Le sabre de Bin Laden by Gérard de Villiers

Le sabre de Bin Laden by Gérard de Villiers

Auteur:Gérard de Villiers [Villiers, Gérard de]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage, SAS
Éditeur: Gérard de Villiers
Publié: 2002-02-10T23:00:00+00:00


CHAPITRE XI

Installés dans un box au fond du bar désert, Marjorie Felder, l’infirmier et Malko discutaient à voix basse. Ou plutôt, Malko suivait les négociations…

— Il veut mille dollars, traduisit Maijorie.

— Cinq cents, fit Malko.

Ils transigèrent à sept cents et Malko sortit une grosse poignée de leks de sa poche. Le premier acompte, que l’infirmier fit disparaître avec la célérité d’un lézard avalant une mouche.

Marjorie Felder résuma pour Malko :

— Il cesse de le droguer à partir d’aujourd’hui, mais il risque de devenir violent…

— Qu’est-ce qu’il réclame le plus ?

— De la nourriture et son transfert en France.

— Bien. S’il devient trop nerveux, qu’il lui explique qu’on a cessé de le droguer parce qu’il va être transféré et qu’il doit être à même de répondre aux questions du consul.

L’Américaine lui jeta un regard de reproche.

— Ce n’est pas vrai. C’est mal de mentir.

— Ce n’est pas vrai, mais ce n’est pas mal, répliqua Malko. Je travaille sur un réseau terroriste et je n’en veux pas à ce garçon, au contraire… Combien de temps faut-il pour qu’il soit dans son état normal ?

— Trois jours, traduisit Maijorie Felder, si, en outre, on lui donne d’autres drogues pour le faire récupérer plus vite. Mais cela va coûter de l’argent.

— Combien ?

— Cinquante dollars.

Il tira un billet de cent dollars de sa poche et le tendit à l’infirmier.

— Dites-lui qu’il en aura autant quand nous aurons pu nous entretenir avec lui. En plus du reste. Et que rien ne lui arrivera. Nous travaillons avec le SHIK.

Le mot eut un effet magique : instantanément, l’infirmier se transforma en carpette. Comme dans tous les pays ex-communistes, la police secrète continuait d’inspirer une peur bleue.

John Turner s’arrêta comme tous les matins au News-tand de Main Street, dans Falls Church, pour acheter le Washington Post et le New York Times, les emportant sans même les regarder. Puis il monta dans sa Volvo, direction Langley. Ce n’est que plus loin, arrêté à un feu rouge, qu’il jeta un coup d’œil à la une du New York Times. Il eut l’impression de recevoir un coup de poing dans la poitrine. Un titre la barrait sur six colonnes : « Just before being murdered, lawyer Pamela Chamberlain had dinner with a CIA operative. »

Le pouls en folie, John Turner se gara sur le bas-côté et ouvrit le journal, se jetant avidement sur l’article concerné, qui se continuait en B4. Selon des sources proches de l’enquête mais désirant demeurer anonymes– c’est-à-dire le FBI, comprit-il –, le soir de sa mort, Pamela Chamberlain avait dîné avec un agent étranger de la CIA, un certain Malko Linge, qui avait d’ailleurs poursuivi la meurtrière et causé involontairement sa mort. L’article s’étendait sur la carrière de l’avocate, soulignant que celle qui l’avait égorgée semblait n’avoir aucun lien professionnel avec elle, mais que la présence de cet agent de la CIA n’était pas neutre. Sous-entendu, Pamela Chamberlain pouvait avoir des liens avec un réseau terroriste.

Pas un mot à propos de John Turner.

Ce dernier reconstitua rapidement l’affaire.



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